La société. HTC qui compte 9 000 salariés, dont 3 000 ingénieurs a réalisé un chiffre d'affaires de 3,5 milliards d'euros en 2009. Elle a été fondée en 1997 par Peter Chou et Cher Wang. Le marché mondial. Nokia reste de loin le numéro un, avec 34,2 % des ventes mondiales au deuxième trimestre 2010, selon le cabinet Gartner. Samsung est deuxième 20,1%, Apple septième 2,7%, juste devant HTC 1,8%.
Certains, venus tout droit de la conférence Nokia qui se tenait à quelques kilomètres, arborent une drôle de valisette, un "kit de survie à la conférence HTC" avec sandwichs et bouchons d'oreilles, que le groupe finlandais leur a confié. Une démarche inhabituelle de la part du géant du mobile, à la communication d'ordinaire plutôt austère. Preuve que HTC, petit dernier sur le marché très dynamique et ultra-compétitif des smartphones, ces téléphones connectés à Internet, fait peur.
Inconnu du grand public occidental il y a trois ans, ce groupe de 9 000 salariés, dont 3 000 ingénieurs, créé il y a treize ans, se classe désormais dans le top 10 des constructeurs mondiaux et jouit d'une réputation d'innovation et de réactivité. Comme deux autres groupes taïwanais en plein essor, les constructeurs informatiques Acer et Asus, HTC a commencé par fabriquer du matériel à façon pour des géants américains. C'est de ses usines à Taïwan et à Shanghaï que sont par exemple sortis l'iPaq de Compaq et le Treo 650 de Palm, parmi les premiers smartphones du marché. "Nous avons aussi été les premiers à concevoir un téléphone équipé du système d'exploitation de Microsoft, Windows Mobile, en 2002, puis à lancer pour eux un téléphone 3G. Nous avons une relation très proche et de long terme avec Microsoft", rappelle M. Chou, rencontré à Londres mercredi.
En 2006, HTC, comme Asus et Acer avant lui, décide de lancer sa propre marque. Google lui met le pied à l'étrier. "Ce sont les gens de Google qui sont venus nous voir à Taïwan", rectifie Frédéric Tassy, directeur général de HTC France. Le taïwanais est en tout cas le premier constructeur à lancer un téléphone équipé d'Android, le système d'exploitation pour smartphones mis au point par le géant américain de l'Internet. C'est aussi lui qui fabrique le Nexus One, le téléphone griffé Google dont les ventes n'ont pas décollé. Ces derniers trimestres, HTC a profité à fond de l'impressionnante montée en puissance d'Android. La part de cette plateforme est passée de 0 à 17,2% du marché des smartphones au deuxième trimestre 2010, selon le cabinet Gartner. En France, les équipes de HTC assurent que le modèle Desire s'arrache et espèrent une part de marché de 10% à 12% à la fin de l'année sur un volume total estimé à 9,5 millions de smartphones.
Aujourd'hui, contrairement à des concurrents, comme le coréen Samsung qui sort plus d'une cinquantaine de nouveaux modèles de téléphones par an, HTC parie sur une gamme resserrée, "une vingtaine de machines par an tout au plus", précise M Chou, uniquement des smartphones. Et se veut très proche des éditeurs de logiciels, de Google bien sûr, mais aussi de Microsoft : "Nos relations n'ont pas du tout changé, malgré nos liens avec Google", assure le PDG. HTC sera probablement parmi les premiers à proposer un terminal équipé du nouveau système d'exploitation de Microsoft, Windows Phone Seven, dont le lancement est prévu cet automne. M. Chou n'avoue qu'une faiblesse : "Notre société croît trop vite et l'organisation ne suit pas toujours."
Source et intégralité de l'article : Le Monde ...
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